Par Eugénie Barba le 28.05.2024 à 17h30, mis à jour le 29.05.2024 à 15h35
Selon les communes, les passoires thermiques (DPE F et G) peuvent enregistrer des décotes plus ou moins importantes. En moyenne, les appartements énergivores affichent des prix 18,4 % moins élevés que les logements classés A et B.
Les cinq villes dont le prix attendu des passoires thermiques a le plus baissé sur le premier trimestre 2024 sont Lille (-9%), Metz (-6%), Toulouse (-5,4%), suivie d’Angers et Aix-en-Provence (-5,2% chacune), selon GoFlint.
ROMAIN DOUCELIN/SIPA
C’est désormais devenu l’un des critères essentiels lors d’un achat immobilier : le diagnostic de performance énergétique (DPE). Obligatoire lors d’une vente, l’étiquette énergie est scrutée de près par les acquéreurs. Certains vont prêter une attention particulière au DPE pour réaliser des économies d’énergie, d’autres pour être dans les clous de la loi Climat et Résilience en matière de location et d’autres y voient une opportunité pour négocier le prix d’achat.
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A en croire le dernier baromètre de la plateforme d’annonces immobilières GoFlint, les appartements affichant un DPE F ou G – autrement appelés passoires thermiques – enregistrent en moyenne un prix 18,4 % inférieur à ceux étiquetés A ou B. Pour les maisons, cette décote est encore plus importante : - 33,9 %. Une baisse des prix qui attire les acquéreurs puisque 62 % des Français assurent être prêts à acheter une passoire thermique pour réaliser des économies, selon une étude d’Optimhome/Harris Interactive publiée ce jeudi 16 mai. En 2023, ils étaient 53 %. Une augmentation qui peut s’expliquer par la dégradation du marché immobilier depuis plus de deux ans. Ne voyant pas la situation s’améliorer (taux d’intérêt et prix encore élevés, difficulté d’accès au crédit…), les acheteurs n’écartent aucune opportunité pour devenir propriétaire.
Mais cette baisse des prix liée au DPE des logements diffère selon les villes.
Des écarts de prix de 50 % à Saint-Etienne
Dans son troisième baromètre publié ce jeudi 23 mai, GoFlint a analysé, de janvier à mars, près de 890 000 annonces afin d’évaluer les prix des passoires thermiques et leurs décotes dans les 40 plus grandes villes de France. Résultat : Paris, Boulogne-Billancourt et Montreuil se retrouvent en tête du classement des villes ayant les passoires thermiques aux prix les plus élevés. A Boulogne, il faut par exemple compter en moyenne 8 700 euros le m2 pour acquérir un appartement classé F ou G, soit un prix 24 % moins cher qu’un logement étiqueté A ou B, et -2,7 % pour ceux classés C, D ou E.
A l’inverse, ce sont Saint-Etienne (1 300 euros le m2), Mulhouse (1 600 euros le m2) et Limoges (1 620 euros le m2) qui affichent les prix plus bas pour les biens aux DPE F et G. Limoges enregistre ainsi une décote de -45 % par rapport à un appartement classé A ou B. Un taux qui tombe à -5 % pour l’écart de prix entre une passoire thermique et un bien noté C, D ou E dans la même ville. Saint-Etienne affiche de son côté des écarts de prix de 50 %, toujours par rapport à des biens classés A et B.
Cet important écart de prix entre les appartements A-B et F-G est également observé au Mans avec une décote de 43,1 % ou encore à Metz (-40,3 %). En ce qui concerne les maisons, cette dynamique est notamment marquée à Perpignan (-37,8 %) et Amiens (-31,1 %), contrairement à Rennes où il faut seulement compter une décote de -1,2 %. « Tout dépend de la typologie du parc résidentiel de la commune et du stock de logements disponibles », commente Mihai Gavriloiu, co-fondateur de GoFlint.
Dans un marché où les prix de l’immobilier de l’ancien baissent timidement (-1,6 % au 1er trimestre 2024, selon l’Insee), acheter une passoire thermique peut être une alternative pour les acquéreurs en recherche de pouvoir d’achat, notamment pour les primo-accédants. D’autant plus que ce type de biens peuvent davantage être négociés. Au 1er mars 2024, la marge de négociation moyenne pour un logement G s’élevait à -5,9 %, contre -3 % pour un A, selon SeLoger.
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